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  • : Les chroniques de Froissart (Patryck)
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Le site sera régulièrement mis à jour, abondé, enrichi. Il remplacera progressivement le site hébergé par populus, dont les modalités d'administration ne conviennent plus à ce que je souhaite faire.

Patryck Froissart

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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 07:58

L’investiture

 

 

 

 

 

 

Vomissez !

Vomissez !

Vomissez !

 

Lire du nauséeux n’est pas, me gerbez-vous, d’agréable loisir.

 

 

Vous savez bien pourtant combien m’empuantissent, veuillez-le ou non, vos rêves, vos actions, vos désirs, vos envies, vos souhaits, vos remords feints, vos prières chafouines, vos insincères dévotions, l’haleine de ces mots que vous rotez partout, le profond de votre aine et l’air de votre haine. 

 

 

Donc je m’obligerai, me faisant assister par le Poète, que je revendique comme mon unique véritable créature, à seule fin d’abonder vos hypocrites haut-le-coeur, à d’autres logorrhées, avec délectation, et vos dégobillis seront mes harmonies, et vos spasmes mes extases.

 

 

Depuis le temps, j’ai forci son talent, me le suis fait expert à s’immiscer dans vos replis avec les mêmes  yeux omnivoyants que ceux dont vos bibles m’ont doué, et l’ai pourvu de la plus morbide curiosité, de la plus avide envie de fouiller l’entraille de votre âme, et de la capacité d’aiguiser la connaissance la plus définitive de vos turpidités.

 

 

Lisez que sans répit, que sans repos, pour tout repas, moi, votre père (hi !hi !hi !) qui suis aux cieux, je me repais par lui de tous vos fiels, et que ses moissons de vos vices me sont, chaque jour, plus copieuses.

 

 

Je l’ai constitué, par simple commodité physique, nomade polymorphe, et le fais louvoyer dans les éthers, à la manière de certaines des images naïves que vous vous peignîtes, à maintes époques, de mon auguuusssste propre personnage.

 

 

Voyez, par ce matin, exemplaire, je choisis un fuseau pénétrant dans l’aurore, en son essence du rose présupposé pur de l’innocence.

 

 

Préalablement salivant, je plane un peu dans les hautes sphères, et le cœur emballé par la jubilation cosmique me bat aux tempes.

 

 

Le moment vient, la conjonction semble propice, et je sens poindre même une érection divine.

 

 

L’observation facilement d’ici peut bien se satisfaire : par le travers d’un prisme clair s’offre l’angle voulu de l’optimale focalisation.

 

 

Je le hèle et l’installe en son aise, et nous révolutionnons, en voyeurs attentifs, en cette belle orbite. Pour un temps géostationnaires, nous humons l’odeur, soigneusement, de votre dégoûtante engeance. 

 

 

Du matin jusqu’au soir, nous attribuant la musculature efficace et la morphologie dynamique du discobole, nous sillonnons l’espace, épiant le globe qui se débleuise, qui se vertdegrise, en décomposition, ivres de notre divin pouvoir, nous esclaffant en passant de la pieuse beauté des icônes de moi.

 

 

Le ciel s’est, sur notre souffle, à cette heure, bienheureusement, subrepticement, épuré, beau vieux dôme des crédules des premières ères : l’ont débarrassé le soupir détergent de notre ténèbre fraîche et le souffle désinfectant de notre brise aurorale des fumées asphyxiantes des brûlis, des vesses étouffantes des cités, des buées maladives des égouts, des brouillis allergènes des nébuliseurs agricoles, des smogs tuberculeux expectorés par les poumons chancreux des cheminées à houille, des rouilles exhalées des déversoirs sur les pouilles des terrains vagues des cités, des vapeurs dégagées par les étangs à cloaques sur les têtes à claques des hommes, des urticantes essences artificielles, des oxydes zonards vénéneux, des gaz à vices lents qui font, font, font la planète une serre impunément et pour l’éternité tueuse, des saletés insidieuses qui émanent des répugnantes chimies mégalomanes et, partout-ci et partout-là, volètent, de la dégoûtante odeur de l’humanité, en somme des assassines molécules pollueuses que le sapiens sapiens a générées hier ainsi que tous les jours depuis qu’il croit avoir domestiqué, petit grotesque titan, le feu de son animalité :

 

 

de la marche privilégiée où périodiques nous résidons, moi allongé sur mon ventre bouddhique, le menton méditatif en la paume qu’on dit qui oint, oint, oint, soudain moi-même heureusement poète, passagèrement désassombri, je tente de me pénétrer de l’illusion d’une soudaine, inespérée, miraculeuse volonté qui pourrait me venir d’encore un coup régénérer cette espèce de.

 

 

Car je suis capable, rarement, mais peut-être encore inconsidérément, d’optimisme.

 

 

C’est pourquoi je fais fi, d’un petit souffle au coin des lèvres, de vos forfaits, et je profite égoïstement, spasmodiquement, cupidement, rapidement, joyeusement, de cette trêve aurorale, avec la rapacité de l’affamé qui n’a mie blanche vu depuis des siècles le pain bis.

 

 

Alors, bordel de dieu, je m’enjoue, vitement, à voguer, à brasses judicieusement amples, tout autour de l’étrange et mouvante orange, momentanément belle, et bleue, à nouveau, pour un entracte d’illusion, désirable, et puis je vais et viens, de sa face lucide à sa nuque blafarde.

 

 

Trop éphémère, hélas, mais sûrement amer émerveillement.

 

 

Tant pis : j’aime assez l’aigre-doux.

 

 

Le jour s’ordonne, bientôt, déjà, comme il le fait à votre habitude, en sa morose matinée, en son réveiller fumigène, et les exhalaisons délétères, désespérément, impatiemment, désagréablement, se mettent derechef à bourgeonner, à s’épaissir, et, cotonneuses, à prospérer, grasses crasses.

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