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Patryck Froissart

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18 juin 2006 7 18 /06 /juin /2006 20:05

Titre : L’équilibre du monde

 

Auteur : Rohinton Mistry

Editeur : Albin Michel, 1998

Titre original : A fine balance

Traduit de l’anglais par Françoise Adelstain

 

Ce long roman de 700 pages nous introduit dans l’Inde contemporaine pour nous y faire partager l’intimité de personnages croqués à la façon d’Eugène Süe ou de Charles Dickens.

Au centre d’un tourbillon réaliste qui va broyer cruellement la plupart des protagonistes se trouve Dina Dalal, une jeune et jolie veuve, anticonformiste, qui se voit contrainte, pour ne pas dépendre financièrement de son frère, d’accueillir chez elle un hôte payant, jeune étudiant, et deux tailleurs qui fabriquent pour elle à la pièce des robes qu’elle vend à une entreprise de prêt-à-porter locale.

L’auteur raconte successivement le passé de ces 4 personnages principaux, puis ce qu’ils vivent ensemble durant une année universitaire, et ce qu’ils deviennent après leur séparation.

Les destins sont tragiques, sur contexte d’une Inde qui se modernise et se « démocratise » de manière anarchique, dans la corruption, le non-droit, la cruauté, l’implacable application des règles archaïques qui régissent les relations entre les castes, l’impitoyable loi du plus fort, et l’effondrement de tous les espoirs d’échapper à la rigidité sociale.

Le Roi des Mendiants, exploiteur et protecteur cynique des mendiants de la ville, dont le cul-de-jatte Shankar, mutilé peu après sa naissance de façon à susciter la pitié des passants, le collecteur de cheveux qui finit par tuer pour assurer sa moisson, le receveur des loyers, Ibrahim, qui se fait un honneur d’appliquer les menaces d’expulsion des locataires ne pouvant plus payer, le policier Kesar, qui conduit sans pitié les démolisseurs des bidonvilles installés, avec la complicité de responsables municipaux corrompus sur les lieux publics, tous sont à la fois répugnants et pitoyables, chacun montrant, étonnamment, en certaines circonstances des sentiments d’une beauté dont on ne les aurait pas crus capables.

Les situations, les dialogues, les lieux sont d’un réalisme cru, trivial, révoltant, horrifiant parfois. Mais la vulgarité, l’obscénité, la pourriture humaine s’inscrivent de façon tellement naturelle dans cette immense cour des miracles que le lecteur s’y fait vite, d’autant que, dans cet univers nauséeux, les quatre personnages centraux, ainsi que d’autres rencontrés au hasard de chacune de leurs destinées, apparaissent comme peu à peu sanctifiés par leurs propres actes, dépouillés progressivement de leurs défauts, et de leurs ambitions.

Les fumiers les plus puants nourrissent toujours des roses...

 

Patryck Froissart, le 29 janvier 2006

 

 

 

 

 

 

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